Oliver + i don't care if monday's blue tuesday's grey and wednesday too

Né pour vivre dans l'ombre. Conditionné depuis son plus jeune âge à évoluer loin de l'attention de ses pairs, Oliver a pris rapidement le parti de profiter de la liberté que cela suggérait en s'affranchissant des attentes d'une famille trop exigeante qui n'avait d'yeux que pour son grand frère. Gamin agité qui a dû inventer le monde dans lequel il se sentirait le bienvenu, il n’a jamais fait l’unanimité auprès de ses camarades qui le considérait étrange et bizarre. Flanqué à l’époque de larges lunettes, d’une tignasse improbable et de quelques kilos en trop, Oliver est rapidement devenu la cible facile à qui on attribuait les plus abjectes des surnoms, provoquant l’hilarité d’une classe trop heureuse d’avoir désigné un bouc émissaire.

Il sait qu’il est une déception mais préfère encore s’en amuser comme il peut. Son grand frère, sorcier brillant au parcours irréprochable ne lui a guère laissé le luxe de s’émanciper d'un patronyme devenu trop lourd à porter. Lorsqu’on l'entend, on l’associe forcément à l’autre, et lorsqu’on réalise que le plus jeune n’est pas à la hauteur des attentes, on cache difficilement son désappointement. Qu’à cela ne tienne, Oliver n’a jamais couru après la gloire. Du moins le prétend-il, en son for intérieur sommeil depuis toujours l’envie de faire ses preuves et le désir inavouable de briller pour quelques exploits de son fait sans jamais pourtant s’en donner les moyens.

Volubile et maladroit, il cache habilement sa nervosité en en faisant toujours plus. Oliver parle, beaucoup, et il devient difficile de le suivre tant ses raisonnements alambiqués semblent n’avoir de sens que pour lui. On jurerait pourtant en le voyant que c’est un garçon plutôt à l’aise, sociable, capable de s’adapter à toutes les conditions mais on découvre rapidement qu'en dehors de son cercle d'amis, il perd facilement ses moyens.

Passif, il s’accommode et prend peu parti, on l'entend rarement défendre ses idéaux, plus occupé à trouver un terrain d'entente pour éviter le conflit.

Incorrigible fainéant pour les uns, drôle de phénomène pour les autres, au cours de sa vie Oliver Bishop aura hérité de bien des surnoms pour la plupart désobligeant qui, comme une malédiction, le condamneront au rang d’éternel looser. Tout depuis sa prime enfance semble être régis par la malchance. Deuxième rejeton d’un couple qui, de toute évidence, n’avait pas spécialement prévu de concevoir un autre enfant, il grandit dans l’ombre d’un grand frère prodigue avec lequel il aurait été bien inutile de vouloir rivaliser. Souffrant sans cesse d’une comparaison qui forgera les bases d’un sérieux manque de confiance en soi, Oliver prendra rapidement la tangente en s’estimant heureux d’être libre et de ne pas avoir à supporter la lourde pression parentale puisque, bien que bienveillant, sa famille n’attendra rapidement plus grand-chose venant de sa part. Pourtant loin d’être docile, l’alors futur Poufsouffle tachera d’attirer l’attention comme il le pourra. Il tâte le terrain, multiplie les gentils fraques pour qu’enfin on le remarque jusqu’à réaliser qu’il n’obtiendra rien sinon de creuser un fossé toujours plus large entre lui et son génie de frère dont il admire bien malgré lui le redoutable et enviable parcours.

Mais Oliver cache frustration et amertume derrière son éternel sourire de gosse, bien qu’il soit bon de signaler ici que ce ne fut pas toujours le cas. Gamin pas toujours très bien traité par ses camarades de classe, même franchement malmené à cause de son physique jugé ingrat et son incapacité à aligner deux phrases sans bégayer, il est considéré très vite comme le petit gars bizarre à qui on a pas spécialement envie d’avoir à faire si ce n’est pour lui flanquer quelques coups de pied dans les genoux dans la cours de récréation. On a cesse alors de lui rappeler qu’il n’a pas l’étoffe de son frère et il faudra d’ailleurs que ce dernier intervienne un jour pour qu’on cesse d’ennuyer le cadet, ce dont il se serait bien passé.

Mais cette longue période de solitude prendra fin lorsqu’après avoir fait sa rentrée à Poudlard, Oliver rencontrera Adonis. Moins deux amis que deux frères séparés à la naissance qui se retrouveraient des années plus tard par le plus grand hasard, ces deux là deviennent rapidement insérables. C’est simple, Olly n’aura pas foncièrement laissé le choix à l’autre d’avoir une place dans sa vie. Il faisait face à un cas, un type encore bien plus étrange que lui, alors quitte à être les deux outsiders de la promo, autant l’être ensemble, n’est-ce pas ? Dès lors on ne les a plus que bien rarement vu l’un sans l’autre, deux électrons libres qui semblent invincibles lorsqu’ils se trouvent avec l’autre, mais ô combien vulnérable lorsqu’ils sont seuls.

Ses années à Poudlard ont filé à une vitesse folle, il lui semble que c’était hier qu’on entendait tonner le choixpeau qu’il se devait rejoindre le rang des jaune et noir. Rien à signaler depuis, on ne sait pas quel diable miracle Oliver parvint à atteindre tout juste la moyenne dans quelques matières qui lui permirent d’avoir un emploi du temps correct au cours de sa sixième année. On suspect donc que le jeune homme serait plus malin qu’il n’en a l’air, qu’il aurait quelque talent caché, à moins qu’il ne soit un véritable escroc ? En réalité Oliver doute, parfaitement conscient qu’il n’égalera jamais son frère, il se contente du minimum syndical. Contrarié et frustré finalement d’avoir été raté à la naissance il a renoncé à se battre.  

Il est loin pourtant le temps ou Adonis et lui avaient su faire bonne usage des feuilles de mandragores, ou leur problème se résumait à réussir à adresser la parole à une fille et terminer dans les temps leur devoir en métamorphose. Terrifié par la tournure des événements, Oliver rase les murs en espérant que personne ne lui demande de prendre parti. Sa seule préoccupation, c’est de conserver le peu qu’il lui reste d’insouciance, quitte à se couper du monde et fermer les yeux pour ne pas affronter la violente réalité. Plus que jamais il joue la carte de l’imbécile, qui souhaiterait après tout en compter un dans ses rangs ? Avec un peu de chance, il espère passer à travers les mailles du filet. Et pourtant une petite voix en lui le taraude, n'a t'il pas depuis toujours voulu être un héro ? Ne doit il pas alors, plus que jamais, s'illutrer dans cette impitoyable bataille ?