Oh des chocogrenouilles ! C'est tellement bon ! // Ft. Quinn

Quinn, du haut de ses 11 ans, s’était retrouvée à l’entrée de la gare de King’s Cross. Son gardien anglais l’avait laissée là, comme on lui avait indiqué. Il ne parlait pas beaucoup et à toutes les fois que la jeune fille lui mentionnait l’autobus trois étages, il haussait les épaules sans rien répondre. Elle venait même à se demander s’il voyait la même chose qu’elle, ou bien si c’était elle qui rêvait. Plusieurs fois le même rêve, en tout cas.

C’est sans souci qu’elle trouva le Quai 9 ; elle était débrouillarde quand même, Quinn. Sauf que le Quai 9 ¾ n’était nulle part en vue. Et elle devait avouer avoir oublié la moitié des explications de son cousin allemand au téléphone. Il avait parlé d’un mur transparent, ou quelque chose mur ? Traverser ? Néanmoins tout le reste échappait à sa mémoire. C’est d’un air un peu pensif, un peu contrarié, qu’elle remarqua un homme portant un chapeau bleu et rouge, et se dirigea vivement vers lui. Entraînant son chat sous le bras, son chariot et ses valises, elle se posa près de lui pour lui poser une montagne de questions sur le Quai 9 ¾. Sauf qu’il rigola sans vraiment répondre à aucune de ses interrogations. Il lui affirma d’ailleurs qu’il ne fallait pas foncer dans les murs et qu’elle devait retrouver ses parents. Elle fit la moue.

C’est alors qu’elle examinait son billet de train pour la énième fois, détaillant les recoins, le recto et le verso, qu’un garçon armé d’un skate et d’un chat fonça sur elle. Oui parce qu’il ne suffisait pas de foncer dans les murs maintenant, il fallait renverser les gens aussi. Sauf que Quinn se mis à rigoler nerveusement en échappant son chat, à la place de pleurer. Le garçon revint ensuite vers elle, s’excusant, et elle lui offrit un grand sourire en retour.

« La première fois que je dois foncer dans un mur pour me rendre quelque part oui !!! »

Un nouveau petit rire nerveux s’échappa de sa bouche. Elle allait finir par croire qu’elle avait rêvé sa conversation téléphonique avec son grand cousin d’Allemagne. Elle ne voyait d’ailleurs aucun mur transparent. Elle repris son chat dans les bras et pensa chercher de l’aide du côté de son interlocuteur.

« J’ai demandé au monsieur avec le chapeau bleu et rouge de m’aider mais il dit que c’est pas comme ça que ça marche ? »

Elle désigna d’une main l’homme avec qui elle avait parlé plus tôt, sans trop de discrétion d’ailleurs. La demi-vélane se retourna ensuite vers son vis-à-vis avec des traits pensifs.

« Pourtant monsieur Egon m’avait dit dans le téléphone de foncer dans le mur. Enfin je crois qu’il a dit traverser, ou quelque chose comme ça. »

Elle regrettait maintenant de ne pas avoir porté davantage d’attention à ce qu’il lui disait dans la boîte parlante. Il n’y avait plus personne pour l’aider maintenant, personne sauf son chat, ce garçon et son skate. Et son chat à lui. Peut-être que les chats pourraient répondre à ses questionnements s’ils parlaient un peu plus. Avec des mots en tout cas.

Son nouvel ami éclata de rire, décrochant un rire du côté de Quinn aussi. Il détourna le regard vers l’homme au chapeau bleu et rouge un moment, et la demi-vélane l’observa, soucieuse. Elle ne comprenait pas trop pourquoi le monsieur de la gare lui avait dit qu’il ne fallait pas foncer dans les murs, alors que monsieur Egon lui avait dit le contraire. Bientôt, le garçon au skate se retourna vers elle en souriant et lui affirmant que monsieur Egon avait raison. Ses traits se firent soulagés, et elle contempla le vide quelques secondes en entendant que seuls les sorciers pouvaient traverser les murs. Du moins, c’est ce qu’elle cru entendre.

« Je ne savais pas qu’on pouvait traverser les murs les sorciers. À la maison je me frappe toujours contre les murs. »

Peut-être que maintenant avec sa baguette dans sa poche elle pouvait traverser les murs ? Le brun caressa bientôt son light silver tabby qui ronronna brièvement, pris sa main, et Quinn échappa un petit rire, pour ensuite caresser le chat de l’autre. Il était très doux !

« Pareil que toi ? Oh mais je n’ai pas de skate… Mais, d’accord ! »

Les questions qui virevoltaient dans l’esprit de la jeune fille s’évaporèrent bien vite lorsque son nouvel ami s’approcha deux grandes personnes qui lui offrirent un bisou d’au revoir. Quinn fit la moue, un peu déçue de ne pas avoir ses parents pour lui donner un bisou d’au revoir.

Bientôt, le trio revint vers la demi-vélane, les deux grandes personnes la réconfortant ; elle leur offrit un sourire poli avant de leur faire de grands gestes de la main en signe d’au revoir.

« Et moi Quinn ! »

Qu’elle dit avant de prendre la suite d’Alec, à la course, en fermant les yeux. Elle croyait vraiment se prendre le mur en plein visage sans skate magique. Mais peut-être que sa baguette magique dans sa poche aurait le même effet que le skate d’Alec. Son chat light silver tabby, sous son bras, se débattit alors qu’elle courait vers le mur ; lui non plus n’avait visiblement pas l’habitude de foncer dans les murs. Néanmoins, ils traversèrent le mur en un seul morceau.

Elle manqua de percuter Alec de l'autre côté, avec ses yeux fermés. Un vif miaulement de son chat l'éveilla brusquement. Ce que Quinn vit de l’autre côté la laissa un peu bouche-bée ; ses yeux se firent brillants d’étoiles et d’émerveillement. Il y avait un énorme train rouge ! Et plein de gens avec des chapeaux colorés, et des hiboux, mais SURTOUT un énorme train rouge !!!

« ALEC !!! Regarde le train, rouge, géant !!! »

Elle fit, incitante, en tirant le garçon par la manche et en pointant la machine de fer. Elle avait déjà oublié que ce n’était pas sa première année à lui et qu’il avait probablement déjà vu ce train.

Son nouvel ami semblait rigoler à ses commentaires, et Quinn s’en réjouissait sans vraiment se poser de questions ; elle lui offrait un sourire en réponse, et rigolait à son tour. Sauf qu’Alec lui affirma ensuite qu’il avait déjà vu le grand train rouge qui se trouvait devant eux, et la demi-vélane pris un air songeur.

« Oh, c’est vrai !!! »

Esquissant un large sourire en entendant son nouveau surnom, elle replongea bientôt toute son attention sur l’énorme monstre de fer. Elle l’observa minutieusement, presque hypnotisée. Elle n’avait jamais vu de décor aussi impressionnant à vrai dire. Et peut-être que tout lui semblait immense, du haut de ses 11 ans.

La jeune fille se retourna enfin vers Alec, s’apprêtant à lui détailler le haut du train qui semblait avoir un visage, lui cherchant un prénom, mais son ami n’était déjà plus à ses côtés. Elle jeta un regard perdu dans la foule et retrouva le skate au loin, et se mis à courir à sa suite avec son chat et ses valises.

Quinn s’attela à grimper les escaliers du train, avec beaucoup de mal, accrochant ses mains sur les côtés pour s’appuyer. Son chat ne semblait pas très satisfait de tout ce mouvement, alors qu’elle manqua même de l’échapper. Enfin arrivés à l’intérieur, Alec s’occupa de la valise de la demi-vélane, qui elle posa son chat sur un des bancs et se précipita à la fenêtre.

« Merci !!! Des bonbons ? J’aime trop les bonbons ! »

Elle envoya quelques grands gestes de la main, copiant les parents des enfants à l’extérieur. Elle rigola et se retourna vers son ami.

« Enfin mes préférés ce sont les rouges là, ou les bleus, tu sais les cerises, ou aussi les oursons. Puis aussi les longs bonbons multicolores. »

Un peu vague comme description, mais Quinn ne connaissait pas le nom, et elle les aimait tous. Ou presque. Toujours aussi énervée, la jeune file sembla piétiner sur place, observant curieusement le compartiment dans lequel elle se trouvait.

« Tu crois qu’on peut courir jusqu’à la fin du train ? Peut-être qu’il n’y a jamais de fin !!! »

Elle désigna le couloir à l’extérieur, qui semblait s’étendre à l’infini. Peut-être qu’il n’y avait pas de fin, en fait. Que le train continuait toujours. C’était l’impression de la demi-vélane, en tout cas, qui sortit la tête à travers le cadre de porte pour balayer le couloir d’un regard émerveillé, de droite à gauche.

« Les dragées surprises de bertikroshu ? C’est quoi ? »

Quinn fit la moue en se retournant vers Alec, piquée de curiosité. Elle n’avait jamais entendu ce mot auparavant ; et bien qu’elle soit grande enthousiaste de friandises, elle ne connaissait pas celles dont son ami lui faisait part. Alors qu’elle contemplait, songeuse, une réflexion sur la possible apparence des bertikroshus, elle lâcha une grimace en entendant parler de chaussettes sales.

« Pourquoi tu manges des chaussettes sales Alec ? Ça ne sent pas bon, je n’en mettrais pas dans la bouche en plus !!! »

La demi-vélane ne comprenait visiblement pas l’intérêt de manger des bonbons au goût de chaussettes sales, peut-être parce qu’elle n’avait jamais goûté aux dragées surprises en question. Son attention revint se poser sur le couloir qu’elle observa avec préoccupation. Les quelques retardataires venaient de disparaître derrière les portes des compartiments.

« Le dernier arrivé a perdu !!! »

Et sans prévenir, Quinn se jeta à la course dans le couloir. Néanmoins, la fin du wagon dans lequel elle se trouvait mis fin à son épreuve sportive ; elle se retrouva nez à nez avec une énorme porte de fer. Si large que la demi-vélane se demandait si c’était possible de la traverser. Elle revint vers son ami.

« Oh. Il n’était pas très grand le train. Sauf si ton skate magique peut traverser les portes aussi. »

Des traits soulagés se glissèrent sur le visage de la demi-vélane lorsque son ami lui annonça qu’il n’aimait pas vraiment manger des chaussettes. Parce que si les gens à Londres se mettaient à manger des chaussettes, qu’est-ce qu’on porterait aux pieds ? Alec lui parla d’un chariot et de shoko-grenouilles, sortant la jeune fille de son songe sur les chaussettes. Elle devrait peut-être lui avouer ne pas avoir compris sa dernière phrase, mais elle se lança plutôt dans la course jusqu’à la fin du train, trop curieuse d’atteindre la fin.

Alec lui jeta un air bougon une fois l’ayant rattrapée à la fin du wagon, l’accusant de triche. Quinn se crispa, prête à défendre sa position.

« De quoi tu parles Alec, c’est toi qui n’étais pas prêt ! »

Fit-elle, d’un air faussement innocent, avec de grands yeux larmoyants. Il fallait dire qu’elle était bonne actrice, Quinn, lorsqu’elle s’y mettait. Alec rigola bientôt en lui assurant que son skate n’était pas magique, et un charmant sourire occupa les lèvres de la demi-vélane, visiblement rassurée ; son nouvel ami n’était pas fâché. Aussitôt, ce dernier lui lança un défi, sans prévenir, se perdant à son tour dans une course.

Quinn s’élança à son tour, prête à le rattraper, mais un élève vêtu d’une robe aux accents verts mis fin à la course d’Alec, l’insultant. La demi-vélane, serrant les poings, ses joues se colorant de rouge, lança une grimace indignée en direction de l’inconnu qui la bouscula elle aussi.

« Hé ! T’es trop méchant toi, t’as pas le droit de pousser Alec comme ça ! Son skate magique et mon chat-tyrannosaure REX viendront te manger pendant la nuit ! »

Oh elle savait maintenant que le skate de son ami n’était probablement pas magique, cependant, c’est la première chose qui vint en tête à la cadette Thane pour défendre Alec. Le vert et argent, s’apprêtant à sortir sa baguette, lui fit face et lui jeta un regard sombre, désagréable ; il était contrarié, irrité. Une grande dame au chapeau pointu vint sauver Quinn de son pétrin alors qu’elle grommela, d’une voix autoritaire, que les élèves devaient tous être dans leur compartiment.

Offrant une dernière grimace au garçon vêtu de vert et argent, Quinn suivit Alec qui l’entraînait de retour vers le compartiment. Elle baissa un peu la tête en croisant la dame, intimidée par le chapeau pointu, lorsque son ami lui annonça « BONBONS » en affichant un énorme sourire. L’enthousiasme s’empara de la cadette Thane, qui sautilla sur place, peut-être par les friandises en vue, ou par l’entrain de son vis-à-vis. Ce qui était certain cependant, c’est qu’elle était aussi ravie qu’Alec.

« BONBONS !!! »

Elle s’élança à la suite d’Alec qui se frayait un chemin entre le troupeau d’élèves monopolisant le chariot. L’imitant sans trop de mal, la demi-vélane se posa devant la vendeuse, réclamant à son tour une fontaine de bonbons.

« Un de tous !!! »

La vendeuse afficha un air bougon en direction de Quinn, puis échappa un rire. Elle lui prépara un échantillon de plusieurs friandises différentes en échange des gallions que la jeune fille lui présentait de ses deux mains levées. Satisfaite, elle se retourne vers Alec avec son butin, lui concédant un sourire chaleureux.

« On peut y aller Alec ! »

Elle aussi voulait partager ses découvertes avec son ami, alors elle l’entraîna d’une main vers le compartiment, où elle étala toutes ses sucreries sur le banc. Monsieur Egon lui avait donné toute une réserve de gallions par nuage voyageur (du moins elle croyait qu’il s’agissait de nuages voyageurs portant tous les colis), la prévenant de « les dépenser convenablement ». Acheter un énorme échantillon de bonbons était une dépense convenable, non ?

Cap ou pas cap ? Bien entendu qu’elle était cap, la petite Quinn ! Elle aimait bien les défis, d’ailleurs ; ses amis s’étonnaient toujours de son habileté à les relever. Aujourd’hui n’étant pas un jour différent, et la jeune Thane étant d’humeur espiègle, elle se fit droite et examina le paquet de bonbons d’un œil critique. Il y en avait de toutes les couleurs ; des rouges, des bleus, des verts, des roses. Quinn passa sa main droite au-dessus des dragées, et s’empara d’un bonbon bleu pâle, presque blanc. Le blanc ne lui ferait pas de mal, non ? S’attendant à un goût d’air frais ou de menthe peut-être, la vélane s’immobilisa sur le coup, les traits de son visage se transformant en une légère grimace.

« Ça a un goût de… euh… savon. »

Elle lança un regard à Alec avant d’échapper aussitôt un rire. Quels bonbons étranges ! Jamais de son existence Quinn avait-elle goûté à ce genre de dragées anormales. Elle en était étonnée, mais pas moins amusée. Elle était conquise.

« À toi ! Mais tu dois fermer les yeux Alec ! Triche pas !!! »

Quinn offrit un charmant sourire à son ami et l’observa curieusement, prête à relever ses fautes s’il venait à ouvrir les yeux.