FB 96 | Alec, Quinn, Juda — Free the Cats !

Le soleil avait disparu à l’horizon, enfin. Quinn sautillait presque sur ses deux pieds, elle avait patienté – oui oui, ça lui arrivait à elle aussi, de "patienter" – toute la journée pour cette soirée où avait lieu l’opération LIBÉRONS LES CHATONS. Étant donné que patienter était loin d’être son passe-temps favori (autant dire que les gens qui aimaient patienter lui faisaient peur), la vélane avait plutôt couru d’un bout à l’autre dans les couloirs du château. Histoire de dépenser son énergie peut-être. Ou de calmer son agitation. Oui, quelque chose comme ça.

Elle était prête. Habillée de sa cravate rouge et or attachée en bandeau sur sa tête, ainsi que d’un large pull qui lui arrivait à la mi-cuisse (elle l’avait « emprunté sans demander » à un collègue), elle rejoignit sa chaussette sale préférée dans le salon des Gryffondors. Il l’entraîna par le bras en direction du troisième étage, non sans recevoir quelques plaintes de la part de Quinn.

« C’est toujours toi qui traîne Alec ne va pas blâmer la Gryffondor modèle à tes côtés ! »

Gryffondor modèle, on repassera. Quinn était loin d’être l’élève la plus exemplaire qui soit, mais c’était toujours amusant de s’en vanter. Armée d’une batte en bois qu’elle avait également dérobé sans demander au même collègue, elle déambulait les couloirs en trottinant avec enthousiasme aux côtés d’Alec. Oh, elle avait bien entendu l’intention de la ramener à son propriétaire. Juste, pas ce soir.

Les deux amis rejoignirent enfin une Askja qui se dissimulait derrière une statue, qu’elle salua d’un grand signe de la main et d’un rapide câlin.

« Je suis prête depuis ce matin figure-toi ! »

Elle offrit à son tour une grimace à Alec, avant de rigoler discrètement. Elle posa sa batte sur son épaule, digne d’un poster de film de gangster, et perdit son regard un instant afin de découvrir si la vieille cacahuète d’Ombrage avait déjà quitté son bureau.

« Je pourrais partir en éclaireur à l'avant ! Je connais tous les passages secrets. »

Elle hasarda un clin d’œil empli de confiance à ses deux coéquipiers, avant de jeter un léger coup d’œil à sa droite pour voir si Juda était sur le point d’apparaître au fond du couloir.

La jeune Thane accueillit les paroles d’Askja avec enthousiasme ; elle devait avouer que sa batte était pas mal, certaine de faire des jaloux avec ça. Alors qu’elle s’apprêtait à remercier son amie, la silhouette de Juda fit enfin son apparition au fond du couloir sombre, et Quinn éveilla tous ses sens qui lui seraient utiles en éclaireur.

Une question fût lancée, et Quinn hasarda un regard confus, témoignant de sa réflexion. Askja répondit avant les autres, assurant qu’elle avait déjà quelqu’un semant le trouble de l’autre côté du château.

« Tu penses à tout Askja ! »

Alec s’approcha de la demi-vélane pour lui offrir un baiser sur la joue, incitant un rire amusé de la part de cette dernière.

« Ne t’inquiète pas ma chaussette sale préférée, je sais ce que je fais. »

À vrai dire, elle n’en savait rien du tout, mais elle se l’imaginait. Alors elle se retourna, armée de sa batte, faisant face à l’obscurité nocturne de Poudlard. Elle était prête depuis un moment, depuis longtemps. Les chats ne pouvaient plus attendre. C’était maintenant ou jamais, et enfin elle s’engagea en direction du bureau d’Ombrage.

« Alors je pars ! »


L’imposante porte du bureau d’Ombrage se tenait devant la vélane. Elle était arrivée à destination sans trop de soucis ; elle s’était éclipsée derrière une statue en voyant un fantôme, mais visiblement il était trop pressé pour la remarquer et disparu aussitôt. Rusard, quant à lui, était tellement pris par le boucan causé du côté des tours qu’il n’aurait pas le temps de revenir dans les parages. La voie était libre alors, et c’est soudainement, vivement, que Quinn réalisa qu’elle et ses amis n’avaient pas décidé d’un signe pour leur annoncer de venir. Elle devait improviser. Elle posa sa batte au sol, sortit sa baguette, et chuchota.

« Lumos. »

La lumière s’éveilla ; oui, elle s’était améliorée en sortilèges depuis la première année. Alors qu’elle s’apprêtait à agiter sa baguette, des pas se firent entendre, et Quinn se jeta de retour derrière la statue en soufflant “ Nox ! “ Sauf que sa batte était toujours là, près de la porte. Quinn échappa un juron en réalisant son erreur, qui ne fût heureusement pas punie puisque les pas s’éloignèrent rapidement en direction opposée. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres ; se relevant, elle rejoignit sa batte et ramena la lumière. De gauche à droite, elle fit un signe de la main en direction de ses amis.